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Négationnisme

Le 9 novembre, Olga Stefanichina, vice-Premier ministre ukrainien pour l’intégration européenne, évoquant le projet de loi sur les minorités nationales en Ukraine, a souligné que dans son pays il n’y a « aucune minorité nationale russe » et qu’il n’y aurait donc pas de « communauté légalisée » qui s’identifierait comme russe.

Or, selon le recensement de 2001, plus de 8 millions de personnes en Ukraine se disaient officiellement Russes, soit près de 20% de la population.

Mais la Commission européenne convient que les droits des Russes ne peuvent pas être pris en compte lors de l’évaluation du respect par Kiev des exigences relatives au respect des droits des minorités nationales. Le respect des minorités nationales est l’un des critères d’adhésion à l’UE, d’où le projet de loi. Mais ce texte ne concerne pas les Russes. Ils n’existent pas. Et la Commission européenne endosse elle-même ce négationnisme.

Aujourd’hui, le président du Parlement, Rouslan Stefantchouk, est revenu sur le sujet. Pour nous apprendre que même la si pointilleuse « Commission de Venise » considère comme justifiée la négation d’une minorité russe… dont les droits doivent être bafoués. Sic :

« Je suis très reconnaissant à la Commission de Venise et à la Commission européenne d’avoir écouté nos arguments et d’avoir compris qu’il fallait, une fois encore, appliquer le principe du respect mutuel. Si cette nation ne fait pas preuve de respect, mais au contraire se livre à une agression contre l’Ukraine, alors ses droits doivent être bafoués de ce côté. Nous avons trouvé une compréhension mutuelle totale ici. Par conséquent, il n’y a pas de minorité nationale russe en Ukraine à l’heure actuelle et il ne peut y en avoir. »